ECOTRAIL DE PARIS: récit de la course par Olivier Tuton

Voila nous y sommes le premier gros objectif kilométrique de la saison se dessine :

L'écotrail de Paris et ses 80 kms et 1500 m de dénivelés.

Arrivée la veille vers 23h00 je passe une courte nuit agitée (une fois de plus).

Levé 7h00 pour une prise de petit déjeuné qui sera assez conséquente ! Il faut stocker… la journée va être longue !

De retour à la chambre, je me prépare, conditionne mon sac afin de ne pas oublier le moindre détail et surtout vérifier que le matériel obligatoire est dedans (ce serai dommage de ne pas prendre le départ pour une frontale manquante ou autre brassard réfléchissant !).

Mon portable sonne… ce sont deux potes qui décident de venir nous chercher à l'hôtel afin de nous amener «  at the Effel tower » pour retirer mon dossard. C'est cool cela nous évitera de prendre le métro ! Dans la voiture on discute histoire de faire évacuer ce petit stress que je sens monter en moi. Je regarde Nina qui se délecte au passage devant chaque monument… de plus nous avons deux bons guides qui lui explique un peu l'historique de chaque bâtiment. Je vois des petites étoiles dans ses yeux quand nous arrivons à la tour Eiffel… Intérieurement, j'espère lui en donner encore plus ce soir à mon arrivée (qui sera peut être synchro avec l'illumination pour une arrivée à 20h). Nos deux amis nous laisse … on file retirer le dossard.

Ce sera le 2591… je le positionne directement sur ma tenue et récupère le précieux ticket RER qui va m'acheminer jusqu'au départ à savoir la base nautique de Saint Quentin en Yvelines. Dernier bisou à ma chéri sous la tour (je sais cela fait cliché mais bon !!!!). Cela fait bizarre, ce sera la première fois qu'elle ne sera pas avec moi sur le départ.

10h00 : je suis dans le RER… cela n'a pas changé sauf que cette fois ci il n'y a presque que des trailers dans la rame et l'incivisme des grandes villes me surprendra toujours !!! Des déchets au plein milieu de la rame c'est quasi normal quoi !!!!

Ca discute pas mal dans la rame. Beaucoup ont peur des températures qui sont annoncées aujourd'hui. Je prends mon dernier encas car j'ai peur de ne pas avoir assez pour l'après midi et là pour ne pas avoir pu faire mieux, me voilà mangeant mon sandwich triangle dit plus communément SNCF avec deux bananes.

Arrivée à la base nautique, il y a déjà beaucoup de monde. Me voilà en mode attente pendant une petite heure et demie. Il fait un temps superbe voir peut être trop chaud pour un départ à midi mais bon c'est le jeu. Je trouve un endroit un peu à l'écart du sas de départ pour pouvoir m'allonger un peu et éviter la position debout. Le camion sono crache à fond les derniers titres du moment histoire de commencer à chauffer les éventuels concurrents qui ne l'étaient pas encore avec la chaleur.

Dernier appel à Nina pour lui donner les impressions du moments et pour savoir si elle ne s'ennui pas trop toute seule. Elle me dit que tout va bien et qu'elle postera mes temps de passage sur Facebook histoire de tenir en haleine toute les personnes qui me suivent dans cette belle aventure.

11H30 : je suis en place dans le sas, je me positionne comme à mon habitude aux avant- poste pour ne pas trop subir la foule. Me voila sous l'arche, à mes cotés vient se positionner Arnaud Lejeune avec qui j'échange un peu sur son parcours et pour avoir son avis sur les dernières Hoka sorties qui me plaisent pas mal. J'ai apprécié sa disponibilité, un gars tout simple mais sacrément performant. Il se classera 6 ème de la course.

Derniers conseil par l'organisation, le temps que les dernières têtes d'affichent rejoignent la ligne de départ … beaucoup de photographes sont sur place, ça mitraille dans tous les sens !

12H00 : la meute est lâchée… c'est parti très vite et déjà le vainqueur de l'an dernier prend la tête de la course suivi de ses outsiders. je regarde ma garmin sachant que je suis dans un groupe dernière une dizaine de coureurs et je vois que l'on est à 14.5km/h. Eux doivent être à 15 voir 16km/h. On traverse les prés de la base de loisir qui sont minés par les trous de taupes. Il faut faire attention, le moindre trou par une faute d'inattention et c'est l'entorse et je ne veux pas reconnaitre ça cette année. On va se calmer là !!! Parce que sinon je risque de coincer plus tard dans l'après- midi. Je mets du temps à ralentir, je sens que j'ai les jambes et qu'aujourd'hui cela va bien se passer (je repense à ma prépa qui s'est bien déroulée, aucun souci lors des huit semaines ce qui est rare chez moi). Quelques concurrents me dépassent mais peu. Malgré la chaleur, j'arrive a bien avancer et ce même avec quelques petits soucis de respiration qui me gênent (certainement l'air vicié des grandes villes). Je continu et arrivé au kilomètre 12 je retrouve Thomas, un des jeunes muco que j'ai cotoyé au stage avec Etoiles des neiges. Il est venu m'encourager avec ses parents et quelques copains à lui. Pur moment de partage et tellement content de le retrouvé là !!!! On discute un peu et il me dit qu'après il a un match de basket (match qu'il a gagné haut la main aux dernières nouvelles). Le temps de quelques photos et je reprends la course… de l'autre côté du lac qui nous sépare j'entends encore les enfants m'encourager. Voilà… mon dopage à moi c'est ça !!! Rebooster encore plus, j'essais de ne pas m'enflammer pour ne pas repartir sur un faux rythme trop élevé. Le parcours est agréable de grandes traversés au travers des forêts avec de temps à autre une petite bosse. La chaleur est de plus en plus dure à supporter…

Kilomètre 13 : celle qui finira première de l'épreuve me double et m'adresse un petit mot au passage… Je ne cherche pas à la suivre, elle a déjà une garde rapprochée juste derrière ! Je reste dans ma course. Je rejoins le premier ravitaillement que j'ai trouvé assez loin. Il se positionne au Buc au bout de 22kms de course surtout avec la chaleur. J'en profite pour remplir mes deux bidons de 750ml et oui j'ai déjà bien bu. Je ne traine pas et continu mon effort, il y a beaucoup de monde autour des ravitaillements et un peu le long du parcours qui crient mon nom à mon passage (bonne idée de mettre le prénom de chaque participant sur les dossards). Je continue à mon rythme et rattrape du monde. Peu me double sur la portion jusqu'à l'observatoire de Meudon…. je ne perdrais pas trop de place et garderais sensiblement la même place. Magnifique le point de vue sur Paris à l'observatoire de Meudon, on commence a voir la tour Eiffel au loin mais bizarrement on repart à l'opposé ; et oui il nous reste encore une bonne trentaine de kilomètres à faire donc on va certainement tourner dans le coin pour repiquer ensuite sur Paris.

Kilomètre 55 : un ravitaillement à eau tombe bien !!! La chaleur devient de plus en plus dure à supporter… je remplis mes deux gourdes et profite d'un jet d'eau pour m'arroser le visage, la tête, la nuque et les avants bras. Je repars tranquille au frais. Les kilomètres se succèdent et ça va mieux. Mais cette sensation n'allait pas durer et plus loin pour quelle raison ??? (J'en cherche encore les raisons aujourd'hui, plusieurs jours après) plus de jus, coup de barre !!! on appel cela comme on veut mais je me retrouve à marcher voir à m'arrêter sur un bout de tronc d'arbre qui me servira de trône le temps de récupérer. Je suis au plus mal… j'attends que cela passe, les palpitations cardiaques s'emballent, cela ne sent pas bon !!!!!

J'appel ma miss pour lui dire que finalement j'aurais peut être un peu de retard sur le planning mais je ne cherche pas à l'inquiéter. Je décide de repartir tranquille, allure 8 à 9 km/h sur ce type de parcours on a l'impression de marcher mais bon c'est pas grave cela ne va pas durer me dis-je et puis je ne veux pas revivre la même course que la dernière saintelyon surtout que pour le coup les jambes suivent. Je mets un point d'orgue à voir la belle parisienne drapée de ses lumières pour mon arrivée à son premier étage…. J'y serai c'est sûre !!!!

Pendant ce gros passage à vide je ne compte pas le nombre de participants qui me double, j'essais de ne pas trop y penser pour ne pas trop me miner. Je regarde mes pieds et continu mon chemin jusqu'à Chaville au kilomètre 55 ou je trouve une chaise pour m'assoir et me ravitailler. Je vois pas mal de concurrents coucher au sol se reposant (je ne suis pas le seul à souffrir de la chaleur) ! Les ravitaillements sont très rapprochés sur la fin de course se sera plus facile. J'essais toutefois de ne pas trop trainer… Ce sont des places précieuses que je grignote ainsi. Je quitte le ravito de Chaville direction le domaine national de Saint-Cloud pour le dernier ravitaillement de l'épreuve au kilomètre 63. Retour à la normal, je ne souffre plus de la chaleur, les jambes sont au top, le souffle est revenu à la normal depuis Chaville ou j'étais classé 76 ème  ! Je gagne 10places pour arriver à Saint -Cloud en 66 ème place. Sur le ravito beaucoup s'arrêtent, j'opte pour un arrêt éclair, je grignote ainsi encore quelques places, à ce stade c'est précieux. Je quitte le stand plus que motivé surtout que tout les voyants sont aux verts pour que la fin soit plus rythmé qu'a la mi-parcours.

Je remonte beaucoup de gars, certains fatigués, d'autre pris de crampes. Le pont de Saint Cloud devant moi…. j'y suis … aux portes de paris .Pour avoir consulté le profil, je sais que ce sont les quais jusqu'à la fin et donc ultra roulant. J'allonge la foulée mais en restant toujours aussi rapide cela permet de me détendre. Slalom entre les voitures aux traversées de routes, je rejoins les quais et la pollution ambiante qui drape la capitale. Pas terrible d'ailleurs ce passage sur les quais au bord de route devant le siège de France Télévision. Je suis bien loin de mes montagnes !!!!!

Bien que la nuit commence à tomber, je pense que je vais me passer de la frontale. L'éclairage urbain suffira. J'ai pas mal de gars en point de mire, j'ai la rage, j'arrive à les remonter un à un. Des photographes de la course en profitent pour me prendre en photo… c'est une des premières fois ou je serais souriant dessus ! je suis bien et surtout je sens la fin approcher et cette satisfaction de l'avoir fait malgré des passages pas faciles. Je la vois…. elle est là !!! je me souviendrais toujours de cette arrivée sous la tour Eiffel digne d'une arrivée de tour de France, savant mélange de touristes qui se demandaient ce que faisaient ces farfelus en short équipés comme si ils sortaient de la montagne, d'accompagnateurs et de badauds venus pour l'occasion. Une haie parmi la foule nous est destinée, génial !!! Je ressens à ce moment ce que peut ressentir un coureur du tour de France dans les lacets de l'Alpes d' Huez. Ca cris, je passe comme un boulet de canon mais avec ce monde impossible de voir Nina. Arrivée au pied du pilier de la tour Eiffel, petit contrôle, je récupère mon ticket il me faudra 4mn pour monter ces 300marches et au passage grignoter encore une place. Arrivée au premier étage by night, en 7h 36mn et une belle 54 ème place je suis content. Petite impression à chaud au micro du speaker qui me trouve tout sourire pour avoir fait 80 bornes et oui le plaisir c'est ça, garder du sourire pour en accrocher sur le visage des enfants.

Récupération du tee- shirt Finisher et du petit coca. Redescente par l'ascenseur mes cuisses ne supporteraient pas un effort de plus. A ma sortie je suis accueilli comme un héro par ma chérie, Pedro, David et Géry qui m'ont fait la gentillesse de venir m'encourager.

Petit débriefing autour d'une petite bière, entre nous je me sens bien et je sens que la soirée n'est pas terminer… elle sera même très festive, une vrai fête du sport avec toujours cette notion de partage qui me tient à cœur. Encore merci à eux pour leur soutient.

Retrouvez les photos de la course sur le site d'Olivier Turonhttp://suivresonetoile.com/