DDSconcept suit Olivier Turon qui court au profit de l'association "étoiles des neiges" qui soutient les jeunes atteints de mucoviscidose.

"Après une nuit de sommeil bien agité, je me réveille avant que ce dernier ne sonne. trails_20des_20cabornis_20021
Mon premier réflexe est de regarder à travers les volets… La météo ne s’était pas trompée, il pleut !
Non… je ne vais pas retourner me coucher ; je file sous la douche, m’habille puis avale un copieux petit dej. Le sac est prêt dans le hall ; je le prends, ferme la porte…Maintenant, on ne recule plus !!!
Je vais affronter la pluie pendant 40 kilomètres…

Après 27 minutes de voiture, me voilà arrivé à Chasselay. Il y a, malgré les conditions météo, beaucoup de personnes présentes.
Je file aux inscriptions récupérer mon dossard… Le sésame en poche, je retourne à la voiture pour les derniers préparatifs … En partant, je croise Alexandre qui, lui aussi, a décidé de braver les éléments. Dossard épinglé sur mon porte dossard, une question se pose : veste de pluie… ou non ??? Ca sera…Veste ! (au pire, je la quitterai en chemin).

Après quelques minutes d’échauffement, je rejoins la ligne de départ. Les favoris sont tous là !!!
Le team TECHNICA, Pascal GIGUET du team SCOTT est de la fête aussi. Ca va aller vite, je pense !
Les coureurs du 20 et du 40 kilomètres attendent le départ comme une délivrance. Derniers conseil de sécurité sur la ligne de départ… 5, 4, 3, 2, 1…. TOOOOOP !!!! untitled
Les traileurs sont lâchés, je me positionne dans les dix premiers histoire de ne pas être gêné lors des passages single track. Ca va assez vite mais je gère. Au bout de 2.5 kilomètres je m’arrête au sommet d’une côte pour quitter la veste, pas respirante du tout. Sur le coup, une bonne douzaine de coureurs me double. La veste dans le sac à dos, je repars à la chasse… J’arrive à récupérer quelques gars, puis réussi à rejoindre ma place. Les appuis sont de plus en plus glissant… Un pas en avant, deux en arrière ! Je compense avec mon poids sur les passages en devers pour ne pas glisser.
Kilomètre 8 : une forte descente ! Deux coureurs passent comme des boulets de canon… Ils glissent sur la boue comme des skieurs en plein championnat (Et oui… la descente, c’est une SPECIALITE !) L’un d’eux chutera mais sans gravité. Je les récupère plus loin, dans une côte où l’organisation a installé une corde car la boue et la pluie on rendu le passage trop dangereux. Me voilà en mode via ferrata. Je saisi la corde et me hisse à la hauteur des organisateurs qui attendent dans un épais brouillard… Ce n’est pas ce matin qu'on découvrira les paysages des monts du lyonnais ! Et pendant ce temps, il pleut toujours !
Kilomètre 12 : ravitaillement ! Je ne m’arrête pas.
Kilomètre 13 : porte de séparation entre les 20 et les 40 kilomètres. On m’indique que je suis 11^ème. Et si j’essayais le top 10 ?
Me revoilà parti gonflé à bloc. Dans la descente de près de 1 kilomètre, je me retourne… Personne... Devant ? Pas mieux ! Seul, le son de Muse dans mon Mp3 résonne. Ça y est, je suis dans ma bulle, seul avec ma musique, la pluie et dans la boue. Incroyable ; on ne voit pas à 10 mètres, c’est une vraie purée de poids cassés !
J’arrive au kilomètre 23 : un signaleur me dit de faire attention, ça glisse ! 200 mètre plus loin, je me décale devant ce qui me parait être un bout de rubalise au sol… Et c’est le « drame » ! Il matérialisait un bout de fil barbelé qui vient de se planter dans mon tibia et à manqué de me faire chuter.
Bilan : une bonne plaie sur le tibia gauche. La plaie saigne un peu mais pas le temps de s’arrêter, de toute façon il n’y a rien de grave. Mes exo calf, pour leur première sortie, rentreront avec un joli trou. Tant pis, cela aurait pu être plus grave !

Je continu ma course bien qu’il devient de plus en plus difficile de courir. Cette boue grasse et argileuse m’oblige à marcher dans les côtes. Je m’accroche comme je peux aux branches pour monter les côtes (HALLUCINANT comme ça glisse !) une gêne au pied gauche sur le petit orteil m’oblige à ralentir… certainement une ampoule due à l’humidité et la boue. Je continu en serrant les poings et les dents… Cette douleur n’est rien en comparaison de ce qu’endurent les enfants atteint de mucoviscidose.
Allez on continu… on avance… On n’a pas le droit de se plaindre !!!
Je m’arrête au second ravitaillement au kilomètre 25. Je cours seul depuis le 15^èmekilomètre. Je prends le temps de manger un bout de pain d’épices, une pâte de fruit et de prendre un verre de coca. J’échange deux mots avec les bénévoles qui me proposent une soupe que je refuse poliment. Je me retourne et vois arriver un concurrent. Là… Il ne faut pas traîner… je ne veux pas faire douzième !!! Je pars aussi sec avant son arrivée au ravito et je fonce dans le brouillard. Je rejoins un concurrent que j’encourage pendant que je le double afin de le motiver (c’est aussi une des valeurs portées par le trail). Les conditions difficiles l’ont rattrapé je pense ! Ça y est le top 10 est là, il ne faut rien lâcher. Je me retourne : personne sur mes talons ! Je gère du mieux que je peux, d’autant plus que mon ampoule me fait de plus en plus mal et continu ma chevauchée acrobatique. J’aperçois, au bout d’un chemin, un signaleur : il m’indique « 500 mètres avant l’arrivée ». Je n’en reviens pas … je suis arrivé !!! J’entre dans le village… Le goudron aidant, j’allonge les foulées. J’arrive en descente, je reconnais où je suis, je vois l’arche d’arrivée… Il pleut toujours… puis je vois ma première supportrice qui m’attend et qui fait du bruit… Il faut dire, qu’avec ce temps, les spectateurs sont soit au chaud dans la salle polyvalente, soit chez eux. Je franchis la ligne d’arrivée en 10^ème position au bout de 4 heures et 8 minutes ! Je suis vraiment content mais, je ne vous le cache pas, fatigué !"

Olivier Turon.

DDSconcept est partenaire de Olivier Turon "Suivre son étoile". Vous pouvez vous aussi le soutenir et suivre tous ses défis sur le site: http://suivresonetoile.perso.sfr.fr/

TRAIL DES CABORNIS 3éme défi d'Olivier Turon

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